Ce n’est pas dans mes habitudes d’être (trop) fan d’un homme ou d’un mouvement politique, mais j’ai, ou j’avais mes affinités et des gens que je trouvais plutôt prometteurs. Eh oui, parfois j’aimais les prises de position des « extrémistes de droite » ou des « antieuropéens », car c’est comme ça que les bien-pensants, les « wokes », les adeptes des Soviets de Bruxelles et du dogme de Greta labellisent ceux qui se souviennent des temps où l’on pouvait encore utiliser la tête pour penser, les temps où les mots souveraineté et nation n’étaient pas considérés comme fascistes, et le vieil adage « à Rome, fais comme les Romains » n’était pas xénophobe (au nom d’Allah le miséricordieux, et de son prophète Mohamet, que la paix soit sur lui). Mais voilà, Éric Zemmour, le plus intellectuel des « extrémistes de droite » de France, ce « Marine Le Pen, mais en beaucoup mieux », me déçoit. Et ça, c’est bien triste.

C’était, il y a…

Je ne puis expliquer pourquoi j’aimais quand Zemmour disait de grandes vérités, car ce n’est pas l’objet de ce billet. Même si, des fois, il semblait un peu extrémiste, c’était une exagération nécessaire, sinon inéluctable. Quand les bien-pensants disent qu’il n’y a aucun problème d’immigration musulmane en France, qu’il n’y a aucun problème de sécurité publique en France, que l’islamophobie existe, alors que la vie montre tout le contraire, que les habits neufs de l’empereur n’existent pas, il faut le dire. À tout prix. Ce qui existe, c’est l’islamo-gauchisme. Ce qui est réel, c’est l’islamisation de la société, et le fait qu’il y a des zones de non-droit plus dangereuses que le Liban-Sud. Et puis, si je voulais me sentir comme à la Mecque, j’irais à la Mecque, pas en France ! Sauf que, depuis le milieu des années 1980, la France n’est plus la bonne vieille France, mais une ombre de celle-ci. La France est devenue le Maghreb de l’Europe.

En athée que je suis, il arrive que je suis tout à fait d’accord avec Zemmour quand il dit que la culture et la civilisation françaises et européennes sont judéo-chrétiennes. La France est la création de ses rois et du catholicisme, que l’on aime ou que l’on déteste. On ne peut pas nier l’histoire.

Tout comme Nadine Morano, Éric Zemmour a longtemps cité la phrase de De Gaulle sur la France tirée des Mémoires d’Alain Peyrefitte (C’était de Gaulle, 1994), phrase qui aurait été prononcée le 5 mars 1959, pendant la guerre d’Algérie : « C’est très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. »

La France n’est plus la France d’autrefois. Elle n’est plus la France ! Zemmour semblait s’obstiner à croire que la déchéance de la France serait réversible.

Plus français que les Français ?

Plus français que Hapsatou Sy, car son prénom est Éric. Plus français que Lino Ventura, qui n’avait pas francisé son prénom, et à l’époque les citoyens français ne pourraient avoir pour prénom que « les noms en usage dans les différents calendriers, et ceux des personnages connus de l’histoire ancienne », selon la loi du 11 germinal de l’an XI (1er avril 1803), abrogée en 1993. D’autres assimilés se sont montré plus flexibles, comme Ivo Livi, devenu Yves Montand, ou Sergio Reggiani, devenu Serge. Dura lex, sed lex.

Zemmour est le mot berbère pour désigner l’olivier. Éric Zemmour est un de ces juifs séfarades d’Algérie fascinés par le catholicisme français. C’est un cas pas si rare que cela, celui des juifs émancipés à tel point qu’ils sont devenus plus français que les Français… de souche. En France, le christianisme, le catholicisme, était un modèle culturel au 19e siècle. Puis, chose étrange, les juifs français partageaient les mêmes préjugés sur les juifs étrangers que la population générale. Cela expliquerait comment il y avait des juifs qui admirait Maurice Barrès ou, plus tard, qui finançaient la revue L’Action Française ! (Même Proust, dont la mère était juive.) Ou comment Robert Aron, le « Fauteuil 32 de l’Académie française » et issu d’une vieille famille de la bourgeoisie juive française, dédouanait Pétain dans son ouvrage Histoire de Vichy (1954).

Les juifs d’Algérie ont toutefois été aidés dans leur émancipation : le décret Crémieux (n° 136 de 1870) procédait à une naturalisation collective des juifs d’Algérie, en déclarant « les israélites indigènes des départements d’Algérie » comme citoyens français. Il n’en était pas de même pour les musulmans, malgré le décret suivant (n° 137), car la qualité de citoyen français n’était pas automatique pour « les indigènes musulmans et les étrangers résidant en Algérie » ; en pratique, la plupart resteront sous le régime de l’indigénat.

À mon avis, les juifs de France ont eu une contribution majeure dans tous les domaines de la société, et même je prends Léon Blum et Pierre Mendès France pour deux très grands hommes d’État français. Mais Éric Zemmour est différent : il n’est pas de gauche, notamment dans une époque où la gauche elle-même est devenue un étendard de l’islamisme, du féminisme, du mouvement LGBTQ+, du wokisme.

Ceci dit, il y en a des crétins partout :

Le désamour : qu’il peut être con !

Ben, oui. Les plus raffinés intellectuels peuvent se montrer les rois de cons une fois qu’il font de la politique.

Je ne veux pas commenter les tweets cités, et je ne le ferai pas.

Cette fois, il est allé trop loin

Encore une fois, je ne commente pas, à part ces quelques mots : il a poussé le bouchon un peu trop loin.

Le mythe du Général

À vrai dire, il y avait une chose qui me dérangeait chez Éric Zemmour : son culte du Général de Gaulle. Qu’une France laïque puisse vénérer une Jeanne d’Arc, soit. Mais de Gaulle ?! Même Marine Le Pen, à l’inverse de son père, est devenue gaulliste !

Pour moi, en politologue amateur et historien de pacotille, la Cinquième République est la pire de toutes, et le Général, malgré ses mérites, a été un piètre homme politique.

Le Général n’a jamais compris les problèmes économiques et les problèmes sociaux de la France. Les bons intentions ne font pas forcément un bon chef d’État d’un militaire assez borné.

Le Général n’a jamais compris le mécanisme parlementaire et démocratique ; en fustigeant « la faillite des partis », il a créé une Cinquième République qui est une monarchie de facto dont le dernier Roi-Président a été Mitterrand (car depuis, on n’a eu que des imbéciles). La Cinquième sape le rôle du premier ministre, sans pour autant éliminer la fonction (on n’est pas aux États-Unis), et le dessein initial des mandats, qui n’accommode pas bien le septennat présidentiel avec le quinquennat parlementaire et gouvernemental et qui favorise la cohabitation, était de faire du Président de la République un petit dictateur qui censure un gouvernement qui n’est pas « le sien ». Le Général n’a fait que saboter la démocratie parlementaire !

David Bellamy :

L’antiparlementarisme populiste et nationaliste de Charles de Gaulle, peu étonnant chez un homme dont la famille était ralliée à la République mais gardait la nostalgie d’une direction ferme de l’État. Il n’est pas anodin de remarquer que, dans ses mémoires, Charles de Gaulle rappelle que son père l’emmenait voir Versailles, les Invalides et l’Arc de Triomphe, tous trois symboles d’un État fort, mais pas le Palais-Bourbon.

[…]

« Le général de Gaulle s’est défié du Parlement. Or, dans tous les pays civilisés, le Parlement est considéré comme représentatif de la nation. […] Pour nous, républicains, la France est ici et non ailleurs. […] Admettre qu’il en soit autrement, c’est admettre la fin de la République. »

(Paul Reynaud le 4 octobre à l’Assemblée nationale)

« Ce qu’on nous offre n’est pas la République ; c’est, au mieux, une sorte de bonapartisme éclairé. »

(Gaston Monnerville le 9 octobre au Sénat)

Le Général n’a pas obtenu une Vᵉ République moins politicarde et moins corrompue que la IVᵉ, et si elle l’a été au moins plus stable et plus forte, c’est seulement grâce à ses Présidents qui ont été à la hauteur de la trop puissante fonction présidentielle : de Gaulle, Pompidou, VGE, tonton Mitterrand. (Jacques Chirac, presque un héros après sa mort, n’a été qu’un corrompu toute sa vie, un salaud et une crapule.) On devrait constater l’échec de la « glorieuse » Cinquième République, mais comment le faire, quand toute la classe politique y est redevable ?

Finalement, et toujours à mon avis, le Général de Gaulle a trahi la République en 1961. La IVᵉ République était en crise à cause de l’Algérie, mais quand de Gaulle est venu « sauver la république », au lieu d’exécuter les auteurs du putsch d’Alger de 1961, quatre généraux à cinq étoiles (Maurice Challe, Edmond Jouhaud, Raoul Salan et André Zeller), il les a graciés ou amnistiés ! De Gaulle voulait une armée loyale, on s’en fout de la légalité et des principes républicains…

Un texte classique (déjà) affirme :

En mai 1958, la IVᵉ République agonisante est morte dans l’indifférence générale et dans le discrédit, victime d’un coup de force déclenché à Alger par les partisans de l’Algérie française, et récupéré par les gaullistes au profit du général de Gaulle.

Ce n’est pas faux. C’est même trop vrai !

Ah, j’oubliais. Le Général n’a jamais compris, et ses successeurs ne le feront non plus, que République et Colonies ne peuvent pas se trouver dans la même phrase. La République française, avec ses DOM-TOM, est toujours un Empire colonial, ce qui est un oxymore ! Mais c’est comme ça que l’on découvre la stupidité (ou parle-t-on de cupidité ?) du coq gallique : même ce gros hypocrite qu’a été Mitterrand (qui n’est devenu socialiste que parce que les autres couleurs politiques étaient occupées par d’autres personnages) déclarait le 12 novembre 1954 à la tribune de l’Assemblée nationale :

Eh bien ! non, cela ne sera pas, parce qu’il se trouve que l’Algérie, c’est la France, parce qu’il se trouve que les départements de l’Algérie sont des départements de la République française. Des Flandres jusqu’au Congo, s’il y a quelque différence dans l’application de nos lois, partout la loi s’impose et cette loi est la loi française ; c’est celle que vous votez parce qu’il n’y a qu’un seul Parlement et qu’une seule nation dans les territoires d’outre-mer comme dans les départements d’Algérie comme dans la métropole.

Le 7 novembre 1954, dans son allocution sur la Toussaint sanglante, il avait déjà affirmé :

L’Algérie, c’est la France, et la France ne reconnaîtra pas chez elle d’autre autorité que la sienne. Le seul arbitre des différends entre les citoyens, c’est l’État. Le seul responsable de l’ordre, c’est l’État.

Pour moi, tout état colonial est une honte pour l’humanité. Les trois départements algériens n’avaient aucune légitimité que ce soit.

Un dernier truc qui démontre que la Cinquième République est un peu comme l’empereur avec ses habits neufs, mais invisible : le droit local en Alsace et en Moselle. L’absurdité des deux régimes juridiques dans « une République indivisible » (Article 1er de la Constitution) est patente !

C’est l’Absurdistan :

La législation locale comprend quatre types de sources :

■ dispositions, d’origine française, abrogées dans le reste de la France mais maintenues par les autorités allemandes pendant la période de l’annexion : c’est le cas de Concordat de 1801 ;

■ dispositions introduites par les autorités allemandes, telles que le code local des professions ;

■ dispositions propres à la terre d’Empire d’Alsace-Lorraine, adoptées par les organes législatifs compétents ;

■ dispositions françaises intervenues après 1918, mais applicables aux seuls départements de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.

L’accès à ces sources peut être difficile, notamment parce que certaines dispositions sont rédigées en allemand. De plus les textes ne sont pas publiés au Journal officiel de la République française, ni sur le site Légifrance consacré au droit français, qui renvoient aux recueils des actes administratifs des trois départements.

Les décrets des 14 mai 2013 et 27 août 2013 ont ainsi fixé une version officielle en langue française de l’ensemble des textes relevant du droit local maintenus en vigueur par les deux lois du 1er juin 1924, y compris les articles subsistants des codes pénal, civil, de procédure civile, de commerce et des assurances sociales locaux, qui ont alors été publiés au recueil des actes administratifs des préfectures du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle. Le préambule de la version initiale de ces décrets précise que « La version retenue est celle qui a été maintenue en vigueur par les lois du 1er juin 1924. Elle ne tient pas compte des éventuelles modifications dont les lois et règlements locaux ainsi traduits, annexés au présent décret, ont pu faire l’objet ultérieurement, en vertu d’actes législatifs ou réglementaires publiés au Journal officiel de la République française. Cette traduction officielle ne correspond donc pas nécessairement à l’état des textes qui est aujourd’hui en vigueur. Elle n’est pas susceptible d’en modifier le contenu ».

Les textes consolidés sont notamment publiés par l’Institut de droit local alsacien-mosellan ou par le gouvernement, tels que « Le droit local cultuel d’Alsace-Moselle, Analyse, textes et jurisprudence », Ministère de l’Intérieur, Les Editions des Journaux Officiels, novembre 2013.

Les articles 3 et 4 de la loi du 17 octobre 1919 n’avaient accordé qu’un caractère transitoire aux dispositions du droit local jusqu’à ce soit introduite la législation française.

Ce « caractère transitoire » s’éternise, et aucun politicien « patriote » ou « nationaliste » n’est venu proposer l’élimination de cette aberration, plus d’un siècle après la fin de la Grande Guerre !

Je ne m’attendais nullement de la part d’Éric Zemmour à défendre la laïcité, mais Marine Le Pen, qui utilise la laïcité pour combattre l’islamisme, pourrait se pencher sur la plus importante aberration de ce statut qu’on peut décrire comme « une République, deux systèmes » (on se croirait en Chine !) : Le régime concordataire en Alsace-Moselle n’a pas été abrogé par la séparation des Églises et de l’État en 1905, l’Alsace-Moselle étant alors un territoire allemand. Le délit de blasphème en Alsace-Moselle n’a été abrogé expressément qu’en janvier 2017, par l’article 172 de la loi n° 2017-86 du 27 janvier 2017 relative à l’égalité et à la citoyenneté. Ces dispositions, tombées en désuétude et qui n’avaient donné lieu à aucune condamnation depuis plusieurs dizaines d’années, étaient en effet contraires aux exigences conventionnelles et constitutionnelles relatives à la liberté d’expression et aux principes généraux du droit pénal.

Piteuse République… C’est déjà que la France est le dernier des pays civilisés à avoir introduit le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu ; le dernier, vous m’entendez ? Si ça arrive, dans 200 ans, elle pourrait faire passer l’Alsace-Moselle à la loi applicable sur le reste du territoire, hein.

Et puis, on s’en fout. Zemmour ou pas Zemmour…

C’est-à-dire, s’ils sont tous des imbéciles, en quoi cela me décoifferait-il ? Je ne suis pas français. La France n’est pas ma patrie. Si eux, les Français, ils s’en foutent, qu’ils vivent avec leurs choix !

Depuis Charlemagne, et après la fin de son empire avec le Royaume de France, la civilisation française a été, des siècles durant, la plus importante civilisation européenne, et la France a rayonné comme le plus grand État-nation du continent. (D’ailleurs, la France est le plus ancien État-nation de l’Europe.) Beaucoup plus tard, sous la République, la nation française a continué de créer de l’art, de la littérature, de la musique, de la science, de la technologie.

Pour moi, franchement, presque tout ce qui a de la valeur dans la culture et civilisation françaises sont du domaine du passé. La grande littérature ? Plutôt dans le passé, car le français contemporain est le français de la racaille. Avec une telle langue déchue, ce que l’on obtient n’est plus de la littérature. Les meilleurs films de cinéma ? Dans le passé, également. Les meilleures BD ?

Ici, j’ai une échappatoire, pour ainsi dire. Pour moi, qui dit BD, dit BD franco-belge, et « la vraie BD » a deux patries : la France et la Belgique francophone. En tant qu’état, la Belgique est encore plus absurde que la France, je vous l’accorde, mais au moins l’école de Marcinelle et l’école de Bruxelles ont coagulé une bonne partie des talents de la BD. Avec la France, ça couvre le gros des BD que j’ai aimé et que j’aime, y compris les traductions depuis le flamand, l’italien, l’espagnol, etc.

Tant que j’ai mes BD, d’autrefois et d’aujourd’hui, je m’en fous si Colombey-les-deux-Églises devient Colombey-les-deux-Mosquées.

Amen.

COMPLÉMENT — de quoi réfléchir

■ Finkielkraut : « Si tous les partis républicains avait pris en charge et avaient considéré comme un droit le désir d’une majorité de Français, le désir d’une continuité historique, au lieu de traiter ce désir comme une crispation identitaire, illégitime, voire nauséabonde, nous n’en serions pas là. Zemmour a été crée par ce phénomène de cécité volontaire. Il est la punition du politiquement correct. »

■ Richard Malka, avocat de Charlie Hebdo, juif séfarade d’origine marocaine : « Pour moi, [Zemmour,] c’est le symptôme d’une double maladie française, celle de l’extrême-droite qui voit tous les musulmans comme étant des envahisseurs, et celle de l’extrême-gauche, qui voit tous les musulmans comme étant des victimes. Le débat est confisqué par ces deux discours-là. Non, les musulmans sont des avocats, des médecins (vous les avez vus souvent pendant le covid), des journalistes, des présentateurs, des artistes, des comptables, de ce que vous voulez. Ces deux visions sont aussi caricaturales l’une que l’autre. »

■ Michel Onfray, qui se définit depuis ses toujours comme libertaire et proudhonien (ce qui veut dire « anarchiste de gauche », une sorte de socialiste libertaire ou anarcho-socialiste, mais pas dans la ligne de Bakounine), a viré sensiblement vers le camp souverainiste de Zemmour ! Wikipédia estime « qu’à partir des années 2010 il “se droitise” et est de plus en plus apprécié des milieux d’extrême droite. » D’ailleurs, avec sa revue Front populaire, lancé en juin 2020, Michel Onfray entend « réunir les souverainistes de droite et de gauche ».

Le voici avec Éric Zemmour, en s’opposant au « libéralisme de l’immigration » : « Moi, je crois toujours à la possibilité d’une assimilation. Disons, c’est pas systématique… Si vous voulez, si vous montrez que vous avez le désir d’être Français, alors à ce moment-là il n’y a aucun problème. Il n’y a un problème que pour ceux qui nous disent sciemment, en étant délinquant, en le faisant savoir, en le signifiant par des comportements ou je ne sais quoi, qu’ils n’ont pas envie d’être français, de s’intégrer. Comme dit Houellebecq, “la France est un hôtel”. Et je prends une chambre d’hôtel, j’aimerais qu’on me la paie, et puis voilà. »

■ Les défauts du général de Gaulle ont été si nombreux, que j’en ai oublié. J’ajoute quelques autres.

En 1959, en visitant l’Italie, et je cite de Massimo de Leonardis, France et Italie : les relations parfois troublées entre les sœurs latines,

S’il faut en croire le témoignage du célèbre journaliste Indro Montanelli, à son observation que l’Italie était un pays pauvre, le Général aurait répondu : « L’Italie n’est pas un pays pauvre, mais un pauvre pays ».

C’est en grand homme d’État que ce gros con arrogant s’est exprimé ainsi ?

Puisqu’on est au discours de Massimo de Leonardis, il faut mentionner un crime du dernier Roi de la Cinquième République :

Le terrorisme rouge provoqua aussi le ressentiment de l’Italie, à cause de ce qu’on appelle la « doctrine Mitterrand » qui accorda l’asile en France à de nombreux terroristes. Le dossier est encore ouvert aujourd’hui : presque trente fugitifs condamnés par les tribunaux italiens sont toujours en liberté sur le territoire français.

Bravo, légalité républicaine !

Mais revenons à De Gaulle :

  • Torture et assassinats en Algérie française.
  • Le 17 octobre 1961 à Paris. Impensable. Et la censure a été totale ! (D’ailleurs, la censure imposée en France de 1950 à 1962 était digne d’une Union Soviétique.)
  • Le massacre d’Oran du 5 juillet 1962, une autre haute trahison. Massacre d’Européens, cette fois. Wikipédia : « Depuis le 25 juin, des camions militaires français sillonnent les rues de la ville, diffusant des messages rassurants, promettant protection de l’armée française à la population européenne, l’incitant à ne plus avoir peur, à sortir et à reprendre normalement ses activités. […] Les accords d’Évian (article V) prévoient que l’armée française peut intervenir, au cas où la sécurité de ressortissants français serait menacée. […] Mais, lors du conseil des ministres du 24 mai […] le général De Gaulle a livré son sentiment là-dessus : “La France ne doit plus avoir aucune responsabilité dans le maintien de l’ordre après l’autodétermination. Elle aura le devoir d’assister les autorités algériennes ; mais ce sera de l’assistance technique. Si les gens s’entre-massacrent, ce sera l’affaire des nouvelles autorités.” […] Les soldats français restent dans les casernes. Les initiatives participant d’un sentiment humain sont isolées, comme l’acte de désobéissance du lieutenant Kheliff, qui intervient avec son unité de chasseurs du 30e BCP, loin de sa base, pour faire libérer des centaines de prisonniers européens, regroupés devant la préfecture. Autre officier enfreignant les ordres : le capitaine Croguennecau, commandant la 2e compagnie du 2e zouaves. Peu après 14 heures, il fait libérer plus de 400 personnes du commissariat central, et les accueille dans son cantonnement de l’école Jules-Ferry. […] Après le massacre. Au soir de cette journée, le général de Gaulle apparaît comme prévu à la télévision, et proclame l’indépendance de l’Algérie. »

En j’en passe. De Gaule, un assassin. Mitterrand, un autre assassin (l’affaire du sang contaminé, parmi beaucoup d’autres).

Le rapport des Français avec leur histoire est à reconsidérer. Comme celui avec leur présent, d’ailleurs.