Christian Godard (1932–2024)
Un autre dernier des grands s’est éteint. Il s’agit de Christian Godard, scénariste et dessinateur, un titan de la BD franco-belge. Je reproduis ici le communiqué de la famille tant qu’il a été publié sur le site officiel.
C’est avec un chagrin infini que nous devons vous annoncer la disparition de Christian Godard.
Il luttait courageusement depuis plus d’un an contre un cancer, et il s’est endormi pour toujours, chez lui, à Paris, près des siens, à l’âge de 92 ans.
Gageons qu’il a rejoint au paradis des auteurs ses amis de longue date, tels que Greg, Tabary, Gotlib, Moebius, Corteggiani, qui lui manquaient tant…
Sa carrière de dessinateur et de scénariste couvre plus de 70 ans de publications dans la presse et l’édition.
Il fait ses débuts sous le pseudonyme de Ème au début des années 50 dans les illustrés de l’époque comme Coq hardi, Benjamin, Biribu, avant de publier sous son propre nom dans tous les magazines pour la jeunesse tels que Vaillant/Pif, Ima l’ami des jeunes, Pilote, Tintin, Spirou, Circus, dans l’édition américaine de Métal Hurlant (Heavy Metal), dans Lanfeust, Vécu, Pif Mag, et tant d’autres, des années 1960 à nos jours.
Il a été le dessinateur de Goscinny pendant une douzaine d’années, pour les séries Lili Mannequin, Jacquot le Mousse, Tromblon & Bottaclou, et Pipsi.
En tant qu’auteur complet, il s’affirme avec L’agent secret É-1000, Gil Bagout, et Tim & Anthime ; il rencontre le succès avec Norbert & Kari, puis Martin Milan, ses deux séries les plus personnelles et les plus attachantes, qui alternent avec un brio inégalé humour, aventures à suspense, et émotion.
A partir des années 70 il se taille une solide réputation de scénariste à multiples facettes, changeant de ton et de style sans difficulté, imaginant l’univers ironique de La Jungle en Folie pour Mic Delinx, le space-opera Le Vagabond des Limbes et la série picaresque des Ghlomes pour Ribera. Il publie également un roman policier, Pavane pour un catcheur défunt.
Dans la deuxième moitié des années 80, lui et Julio Ribera dirigent leur propre maison d’édition, Le Vaisseau d’Argent Editeur, et publient les auteurs qu’ils aiment, comme Clavé, Aouamri, Magnin…
Les années 90 le ramènent à plein temps à son métier d’auteur avec la série d’anticipation Le Cybertueur pour Plumail, le thriller Le Grand Scandale pour Ribera, et le polar noir Oki pour Juszezak, en passant par l’humour narquois de Toupet pour Blesteau.A partir des années 2000 il anime plusieurs Guides en BD chez Vents d’Ouest, tantôt au dessin, tantôt au scénario. Il reprend avec talent le dessin de La Jungle en folie, écrit des récits historiques comme Attila ou D-Day, et se remet au roman policier et au roman jeunesse avec Le fils du notaire et La Cabane.
Il réalise également de grandes aquarelles, “Les Escales de Martin Milan”, mettant en scène ses personnages fétiches, pour des “aventures en une image”.
Il a à son actif plus de 230 albums, des romans, des pièces, des sketches, des scénarios de télévision.
Jusqu’au bout, il a continué à créer, dessiner, écrire et inventer de nouveaux projets.Et puis, comme Martin Milan, il s’est éclipsé sans prévenir.
Il n’aimait pas trop les salamalecs.
Il sera inhumé le jeudi 14 novembre 2024 à 15h, au cimetière de Saint-Ouen.
Comme les autres grands de la BD franco-belge, y compris ses amis déjà mentionnés Greg, Tabary, Gotlib, Moebius, Corteggiani, il va nous manquer cruellement…
Pour moi, l’univers de la BD fait partie des raisons pour lesquelles la vie mérite d’être vécue, et c’est pourquoi j’ai continué de récupérer en la matière bien après l’âge tendre. Je consomme toujours de la bédé traditionnelle française ou belge des années 60 (l’École de Marcinelle, l’École de Bruxelles), à côté de la BD contemporaine.
Comme j’ai la chance de souffrir d’un bienvenu trouble de personnalité multiple quand il s’agit des arts et des lettres, qu’il s’agisse de la littérature, de la bande dessinée, de la musique ou des films, la case de mon âme qui héberge la BD franco-belge est complètement distincte de celle destinée aux comics et comic strips américains.
C’est pourquoi je ressens personnellement cette perte. Les grandes gens ne devraient jamais nous quitter.
I did comics as a 7 yrs old (of course, not that I had much alternative then); It was the antimuslim/antiarab “El Cid” whenever my mom took me to the city. Don’t recall much of it though. As a teen, I accessed a handful of “Mortadelo y Filemón” by Ibáñez; These were funny and had some substance on a few actually social problems. Got a couple of Disney comics but completely uninterested of Mickeys or Donald and his uncle’s problems. In school, I did read a few Axterix and I did dig that rebellious Celtic vibe for a year, ironically since the Celts kept migrating West as they were pressed by the Germanic tribes.
In my early 20s I’d got exposure to Manga, and while quite appealing, aesthetically and, let’s confess… ‘the girls’, never triggered me to rent, let alone buy, a single one. With the tremendous variety Manga has, I am positive there are more than a few gems, but could not see me wasting tens of hours (and money!) on those days to find out. And that was my entire experience with graphic novels.
I do like unconventional material but never got the right exposure with graphic novels… maybe because we missed Godard in Spain in the 80s.
Oh, there are so many things you don’t know you missed! Well, as they say, as long you don’t know what you don’t know, it can’t hurt you, can it?
At least, I hope that American kids were reading Peanuts, and Calvin and Hobbes, as a bare minimum. Short strips, but worthwhile.
Actually of the most prolific Spanish graphic novel Ibáñez, I liked far more “Rompetechos” and “Pepe Gotera y Otilio” although the other I mentioned (“Mortadelo y Filemón”) is his more famed one. If any Spanish reader here, knows well all of these.
8 albums of “Mortadel et Filémon” (sic!) have been translated to French (1970-1974).
A have a scanned version of them, summing 401 MB. Low-res or low quality, I’m afraid.
My collection of digitized (either scanned or TruePDF) comics totals 2.5 TB. About 70,000 files. Mostly French or Belgian (maagzines and albums), but also a few Italian and some American ones (both comic strips and graphic novels).
UPDATE: Slightly better versions of “Mortadel et Filémon” exist (chez les pirates), including:
483 MB, CBZ, 1600×2207…2245 px
404 MB, PDF, same resolution
510 MB, CBZ, 1920×2530 px
517 MB, PDF, same resolution
Bonus: “Futt et Fil”, 3 albums, 110 MB, lower res and lower quality scans.
Wow… is it for reading in a post-apocalyptic world? Where do you get the time? I do have a few books and the entire Wikipedia (110GB) from kiwix.org. I think I would probably will be a bit busy trying to farm and fish in that scenario.
There were comics in Spain in the 70s? Bastards! In our corner, we were barely able to afford food and relied on family visits to eat fake chocolate and yogurt.
That version of Wikipedia doesn’t value much, if anything, to me.
My passion for BDs is a lifelong one.
On books, not counting those in printed form: about 30,000 ePub books in English, French, Romanian, Italian, Spanish, German. PDFs: around 6,500. But this includes language books and a few programming ones (which generally become obsolete rather quickly, so I delete them).
That’s quite sad…